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La confrontation

Description

Huile sur toile, sacs plastiques, bouteille en plastique.

120×120 cm

En bas de tableau, un plateau. Le spectateur est placé ici. Il regarde sur le monde de sa hauteur. En face de lui au niveau de ses yeux, le soleil.

On plonge dans le monde imaginaire.

« Ton monde sur la Terre va être remplacé par le mien, mon Créateur ». L’homme voit en la nature son rival. Il est ici entouré par cette création qui remplace la genèse naturelle. En face de lui dans le ciel, un œil de dieu incarné par le soleil qui observe l’homme. Le silence et le paysage paisible cachent beaucoup. Est-ce le lever du soleil ou le coucher. Questionnement.

L’être humain a été conçu à l’image de la source créative, et, comme sa copie, il est doté de la capacité de créer à son tour. Et, au moment donné, l’homme a envie de créer… son propre monde. Il n’a pas cherché loin, il a fait selon le monde qui déjà existe, sans chercher l’harmonie du monde avec ses origines naturelle. Il voulait confronter, s’opposer au Dieu (Créateur) pour dire que voilà je suis fort et je peux créer le monde comme je veux. Donc, l’homme a réalisé le monde artificiel avec les montagnes de plastique, les poissons en plastique, les robots, les machines… Le plastique n’existe pas dans la nature. On l’a créé. Le plastique c’est une création purement artificielle. Imaginez, la bouteille sur le tableau va exister plus que 400 ans ! Polymethylmetacrylate et polyetherethercetone. Thermoplastique et thermodurcissable.

Un être humain est ici sur le plateau entouré de ses créations en plastique… Il essaie de remplir le monde avec ses propres œuvres et de le remplacer par elles, de remplacer le monde naturel par le monde artificiel, dont il a réalisé pour dire : « Regarde ! Je suis fort. Comme toi. Je peux créer ! »

L’homme est capable de créer selon ses propres pensées. Est-ce pour le bien ou pour le mal ? C’est une question.

Je suis capable de faire comme je veux – une réflexion d’opposition. Pour imposer ma force.

On voit que le monde naturel va vers sa destruction par le truchement des êtres humains. C’est une évidence. Cela nous amène à une autre réflexion sur l’être humain détruisant la Terre, son monde originel. Et comme cela, par la destruction, l’homme s’oppose à la nature pour la surmonter, pour se fortifier. Pour dire au monde – tu ne peux rien faire contre moi. Je vais imposer mon pouvoir en modelant un monde plus prédictible et contrôlé par moi et mes machines. Je t’oppose mon propre monde qui a remplacé le tiens, qui a détruit ton monde. On a perdu la connexion avec la nature et elle est devenue pour nous inconnue, incontrôlée et menaçante. Jadis on essaya de contrôler le monde avec la religion et les rituels, à présent on essaie de contrôler le monde avec des engins. Pour réduire l’angoisse ontologique devant la nature, la peur de ne pas survivre, on l’annihile…

Le monde artificiel prend souvent l’apparence du monde naturel, ses couleurs, ses patterns, mais il reste toujours INANIMÉ.

L’homme sera-t-il capable de survivre dans ce nouveau monde ?

© 2021 Olga Alexandre