Iris de Passy
Description
Iris de Passy 1 & 2
Pastel en Pastelmat
55×70 cm et 55×70 cm
Confinement. L’espace se remplit. 900 pieds à la ronde autour de la maison… Le monde si grand et si peuplé est devenu subitement un espace fini et borné. Délimité par ta maison et par la ligne de démarcation de tes proches. La courbure spatio-temporelle de notre monde extérieur s’est distendue et effondrée en une singularité, ta demeure. Concentrés sur nous-mêmes, dans l’angoisse de l’imprévu et face à l’inconnu, nous sommes condamnés à chercher nos appuis dans le monde intérieur.
Existe-t-il une sortie à cette prison ? Cette question lancinante résonne dans la tête plusieurs fois par jour. Elle envahit la conscience et étouffe les conversations avec la famille, les amis, le boulanger, le curé. L’avenir promet d’être sombre.
A 45 pieds de la porte de la maison, dans un petit jardin urbain, pousse l’Iris, fleur douce de printemps, messagère de tous les dieux éternels de l’Iliade d’Homère. L’Iris, annonciatrice de la renaissance annuelle du monde. L’Iris rassure.
Le premier tableau du diptyque représente l’humeur au moment du premier replis. 2020. Mars. Confinement. Les fleurs tremblantes de peur, d’angoisse, réservées, presque gelées ; les traits sont stricts, étroits, angulaires ; le fond est sombre. Impression de trou noir qui nous aspire dans son effondrement gravitationnel. Le temps s’est dilaté. Il reste l’espoir timide au fond de cœur, tel une lumière fugace de qui s’échappe des éléments qui s’effondrent sur eux-mêmes avant l’irrémédiable cercle d’horizon.
Le deuxième tableau du diptyque met en scène l’’esprit d’échappée du premier confinement. 2020. Juillet. Les fleurs joyeuses, remontées, pleines de douceur et turgescentes de vie ; les traits ronds et détendus apposés au fond lumineux transmettent les sentiments de la joie et d’amour. On revit notre renaissance.
Iris, messagère des dieux, nous a finalement apporté la bonne nouvelle. Mars gronde-t-il au loin ?
© 2021 Olga Alexandre